Abriter le savoir en beauté
Benoîte Labrosse, Journaliste
Les bibliothèques publiques du Québec sont hébergées dans des édifices de styles et d’âges très variés. Coup d’œil sur quelques mariages réussis entre architecture et littérature.
La première bibliothèque municipale de la province, celle de Westmount, occupe toujours le même bâtiment victorien en brique rouge dessiné par l’architecte Robert Findlay et inauguré en 1899. Sa tourelle et ses grandes fenêtres lui donnent un air noble, mais accessible.
Son allure tranche avec l’aspect formel de l’ancienne Bibliothèque de la Ville de Montréal, un imposant édifice de granit de style beaux-arts ouvert en 1917 face au parc La Fontaine. « L’architecte Eugène Payette a pensé sa façade comme la publicité d’un grand temple de la connaissance : il y a mis une colonnade, un fronton et des escaliers pour s’élever vers le savoir, explique l’historien de l’architecture Jean-Sébastien Sauvé. C’était l’optique de l’époque. »
Le même esprit se dégage effectivement de la bibliothèque Saint-Sulpice, érigée entre 1912 et 1914 à quelques centaines de mètres de là, également selon les plans d’Eugène Payette. Celle-ci est toutefois fermée depuis 2005, et ses collections ont été transférées à la Grande Bibliothèque.