Actualités patrimoniales
La Côte-Nord de Vigneault
Créé en 2014, l’organisme à but non lucratif Natashquan pour la sauvegarde de la Source travaille à un projet de restauration et de mise en valeur d’un site ayant appartenu à la famille de Gilles Vigneault. Il souhaite ainsi préserver l’environnement qui a tant inspiré l’artiste. Des dons recueillis à travers le Québec ont permis d’acquérir, en 2015, la maison natale du poète et celle de son oncle avec leurs terrains et dépendances. Datant des débuts du village, ces constructions représentent bien les modestes habitations des hommes et des femmes qui se sont installés sur place dès le milieu du XIXe siècle. En plus de rendre hommage à Vigneault et de souligner son lien avec la Côte-Nord, le lieu patrimonial célébrera l’héritage bâti et immatériel de la région. Il accueillera des artistes, des classes de maître, des spectacles intimistes. Mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir et d’argent à amasser avant d’en arriver là. Pour participer à l’effort, rendez-vous à quebecphilanthrope.org, onglet Fonds philanthropiques.
Comment conserver un geste ?
Le Regroupement québécois de la danse vient de relancer son chantier de réflexion sur le patrimoine. Il a confié à son employée Gabrielle Larocque, diplômée en muséologie, la tâche de finaliser le rapport sur l’état des lieux en patrimoine de la danse professionnelle au Québec. Amorcée en 2014, cette recherche s’intéresse aux façons de préserver et de mettre en valeur l’héritage des danseurs et chorégraphes. Une table de concertation en patrimoine sera créée, et la Toile-mémoire de la danse au Québec (une manière de ligne du temps réticulée) sera mise à jour.
Littérature et imprimés à l’étude
Une nouvelle Chaire de recherche du Canada vient de naître à l’Université du Québec à Rimouski. Elle s’intéressera à l’histoire littéraire et au patrimoine imprimé. À sa tête : Claude La Charité. Avec son équipe, le professeur de littérature se penchera notamment sur les bibliothèques d’écrivains comme ateliers d’écriture et sur les représentations écrites de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent.
Reconnus à leur mérite
Le Monastère des Augustines a remporté trois prix lors de la dernière édition des Mérites d’architecture de la Ville de Québec : celui du public ainsi que ceux des catégories Patrimoine dans un site patrimonial et Accessibilité universelle. Un bâtiment de la 8e Avenue (776-780) a raflé les lauriers dans la catégorie Patrimoine hors d’un site patrimonial et la résidence sise au 997, avenue Royale s’est illustrée dans la catégorie Entretien-Préservation. Tandis que la Maison de la littérature a été récompensée dans la catégorie Bâtiments municipaux. Le certificat Hommage, quant à lui, a été remis à un grand défenseur des constructions anciennes, Émile Gilbert. En plus de 40 ans de carrière, cet architecte a participé à d’importants projets de revitalisation comme ceux de la coopérative Méduse, du domaine Cataraqui, de la citadelle de Québec et du quartier Saint-Roch. Enfin, le Prix spécial du jury est allé au pavillon Pierre Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec.
Prix d’Amis
Les Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec ont remis le prix Robert-Lionel-Séguin 2016 à Richard Pedneault. Le lauréat a été à la tête du Musée Laurier, à Victoriaville, pendant 28 ans. Au cours de cette période, l’institution a acquis, restauré et animé la maison Fleury, la grange Fleury et l’hôtel des Postes. Le conservateur s’est aussi engagé dans la sauvegarde et la mise en valeur de nombreux bâtiments de son quartier ainsi que dans l’élaboration des premières politiques culturelles et patrimoniales de la municipalité. Le prix Thérèse-Romer, quant à lui, a été décerné à Micheline Frenette pour la restauration de la maison Félix-Martin, à Mont-Saint-Hilaire. Construite en 1886, cette belle résidence a servi de bureau de poste et de centrale téléphonique pendant près de 100 ans. Les travaux, étalés sur plusieurs années, ont permis de redonner son authenticité au bâtiment, tout en conservant certaines traces de son évolution.
Des MRC branchées
En décembre dernier, la municipalité régionale de comté de Lotbinière a mis en ligne son Répertoire du patrimoine culturel (lotbiniereculturel.com). Celui-ci comprend quelque 850 fiches réparties entre les 18 municipalités du territoire. Il présente une sélection d’églises, de maisons, de croix de chemin, de granges et de cimetières choisis en fonction de leur authenticité architecturale, de leur ancienneté et de leur préservation. Prochaine étape : un inventaire du patrimoine agricole de la région.
Pour sa part, la MRC D’Autray a inauguré son portail culturepatrimoineautray.ca pour informer le public sur le patrimoine architectural, artistique, vivant, religieux et naturel de la région. On peut notamment y consulter les fiches de son inventaire du patrimoine bâti. Il y en a plus de 1300 !
Du côté de la MRC de La Matapédia, on a mis en ligne dans Flickr 800 photographies d’archives regroupées en 16 albums thématiques, comme la foresterie, le commerce et la vie religieuse (tapez l’adresse écourtée bit.ly/2hAu5rg). De plus, on a diffusé par YouTube cinq capsules vidéo sur la pêche au saumon, activité typique de la région, dans la foulée de l’inventaire du patrimoine immatériel réalisé en 2013-2014.
Enfin, la MRC de Memphrémagog vient de lancer une application interactive, Typiquement Memphrémagog, disponible dans les boutiques en ligne Apple Store et Google Play. On y met en valeur les lieux patrimoniaux et les paysages de la région, en plus d’inviter le public à enrichir son contenu avec ses propres découvertes.
Du cordage à l’œuvre d’art
Participer à un projet conjuguant patrimoine et création, ça vous dirait ? L’artiste textile Elyse De Lafontaine s’est penchée sur l’histoire de la corderie du quartier Saint-Sauveur, détruite par le feu lors du grand incendie de 1866. L’été prochain, en résidence au centre d’artistes Materia, elle dirigera une création collective qui s’inspirera de ses découvertes. Elle invitera les visiteurs à réaliser une œuvre à base de lin et de chanvre, matériaux qui servaient autrefois à la fabrication des cordages et des voiles. Elle les initiera à diverses techniques : tissage, nouage, matelotage (l’art des nœuds utiles à la navigation), etc. D’ici là, elle donnera une conférence sur le sujet le 15 mai prochain (rendez-vous à 20 h à la brasserie artisanale Griendel). Elle sera accompagnée d’un représentant du Musée naval de Québec, qui parlera du rôle joué par l’équipage du HMS Aurora dans le combat de l’incendie de 1866.
Info : 418 524-0354 ou centremateria.com
Déterrer le passé
Depuis plus de 30 ans, on effectue des fouilles archéologiques dans la MRC d’Antoine-Labelle. Tellement qu’on y dénombre aujourd’hui pas moins d’une centaine de sites où on a fait des découvertes qui participent à enrichir le patrimoine régional. L’exposition 8000 ans sous vos pieds réunit quelques-uns de ces artéfacts. Elle témoigne de la présence amérindienne dans cette région depuis la préhistoire, ainsi que des interactions entre les autochtones et les premiers arrivants français provenant de la vallée du Saint-Laurent. Au bureau de la MRC, jusqu’à la fin de 2017.
Info : 819 623-3485
Quelques suivis…
– Dans notre dossier sur les camps de pêche historiques (Continuité, no 145, été 2015, p. 27), nous avions mentionné la réouverture du site de Bardsville. Hé bien ! Les bâtiments patrimoniaux qui s’y trouvent, soit le chalet et le restaurant, ont fait l’objet de travaux au cours des derniers mois. On a notamment ravalé la maçonnerie des cheminées et refait des éléments de charpenterie ou de menuiserie. La restauration, au coût de 150 000 $, devrait se terminer en 2018.
– Les fours à charbon constituent un patrimoine important de la région de Portneuf (Continuité, no 146, automne 2015, p. 40). Cet automne, on en a construit un dans la cour arrière de la maison Plamondon, à Saint-Raymond, avec des briques récupérées de deux anciens fours situés dans le coin. Bientôt, un centre d’interprétation permettra aux visiteurs de comprendre comment se faisait autrefois la production du charbon de bois.
– Le projet de Route des belvédères (Continuité, no 149, été 2016, p. 42) a obtenu du financement. Les gouvernements provincial et fédéral investiront 1,4 millions de dollars dans sa première phase, qui comprend la construction de deux des quatre belvédères prévus, ceux de Matapédia et de Saint-André-de-Restigouche. On procédera aussi à la mise aux normes du Camp de bûcherons des Plateaux pour 2,9 millions de dollars.