Actualités patrimoniales | Automne 2021
Marie-Ève Lord, rédactrice
Des espaces de fierté
Le gouvernement du Québec a annoncé en juin une nouvelle initiative qui permettra de pérenniser plusieurs bâtiments patrimoniaux. Le réseau des Espaces bleus sera formé d’édifices historiques restaurés, situés partout dans la province.
Tous seront aménagés pour recevoir une exposition permanente, des expositions itinérantes ainsi qu’une salle multifonctionnelle. Alliant protection de notre héritage architectural, histoire, muséologie, nouvelles technologies et médiation culturelle, chaque lieu mettra en valeur les bâtisseurs de la région dans laquelle il se trouve. Il fera également état de ce qui fait la fierté des résidents de l’endroit par des moyens novateurs et complémentaires à l’offre déjà en place. Le Musée de la civilisation réalisera les expositions de ces Espaces bleus en collaboration avec les institutions muséales locales.
Le meilleur de l’archéologie
Archéo-Québec a créé un nouveau programme de reconnaissance des actions et des projets remarquables menant à la protection, à la mise en valeur et à la diffusion du patrimoine archéologique québécois. L’initiative vise à encourager les porteurs de projet dans leurs démarches actuelles et futures. En juillet, l’organisme a couronné ses premiers lauréats. Le prix Relève a été remis à Rachel Archambault pour son implication et la passion qu’elle insuffle dans ses propos concernant le patrimoine archéologique. La Société d’histoire et d’archéologie de Mashteuiatsh a quant à elle obtenu le prix Excellence pour son projet de recherche piloté avec les membres de cette communauté. Quant au prix Carrière, il a été remis à l’archéologue subaquatique Daniel LaRoche pour son riche parcours et son implication auprès de la relève. De plus, le jury a décerné une mention Coup de cœur à la Ville de Laval pour son projet d’intégration du patrimoine archéologique dans le Vieux Sainte-Rose.
Maîtres ès tradition
Le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) a dévoilé fin mai la composition de sa deuxième cohorte de maîtres de traditions vivantes. Ce programme se veut l’adaptation québécoise de celui des trésors humains vivants de l’UNESCO. Il vise une meilleure reconnaissance des porteurs de tradition et permet aux lauréats de développer des activités de transmission grâce à des projets signifiants pour leur milieu. Les personnes retenues sont Antoine Pelletier, menuisier d’art, Charles-Api Bellefleur, ambassadeur de la tradition innue (conte, chant, teueikan), Liette Remon, musicienne traditionnelle (violon), Normand Legault, danseur traditionnel (gigue et câll) ainsi que Grace Ratt, porteuse culturelle anicinabe (artisanat, tannage, langue). Surveillez les communications du CQPV afin d’être au courant des activités qui mettront en vedette ces cinq maîtres au cours de la prochaine année.
Travaux de clocher
Entreprise il y a sept ans, et toujours en cours, la restauration de l’église de Saint-Esprit-de-Rosemont, seule de style Art déco à Montréal, franchit une étape importante. C’est au tour de son clocher de retrouver son lustre d’antan.
Les travaux, confiés au Groupe Atwill-Morin, s’élèveront à 2,2 M $ et devraient se conclure à temps pour Noël. Érigé au début des années 1930 selon les plans de l’architecte Joseph-Elgide-Césaire Daoust, le lieu de culte abrite un orgue Casavant de la même époque. Le bâtiment est situé au cœur d’un site patrimonial étroitement lié au développement du quartier Rosemont. Voilà un arrêt à garder en tête pour votre prochain passage dans le secteur.
Nos métiers d’art en sept temps
Le Musée des métiers d’art du Québec lançait récemment sa nouvelle exposition permanente. Objets témoins, une histoire des métiers d’art du Québec retrace l’évolution des savoirs et des savoir-faire de la Nouvelle-France à nos jours en les plaçant dans leur contexte socio-économique.
Les artéfacts et les œuvres originales de plus de 250 artisans s’y retrouvent. Ils sont répartis sur sept îlots associés à autant de périodes historiques successives. Cette disposition met en lumière les clivages et les influences de différents types de production selon les époques. Une belle façon de souligner le rôle des artisans dans le façonnement du Québec d’aujourd’hui.
Descendre dans le passé
Minero – Musée de Thetford | KB3 propose une expérience hors du commun avec sa nouvelle exposition permanente sur l’exploitation minière souterraine du chrysotile. Avec Descendre dans le temps…, le musée cherche à rendre tangible la réalité invisible des travailleurs de la mine souterraine.
Pour ce faire, il invite les visiteurs à descendre sous terre dans la galerie d’exposition Renaud Fournier du Centre historique de la mine King. Machinerie, vidéos d’époque et lunch room typique, notamment, y donnent un aperçu du vécu de plusieurs générations de mineurs.
Les Augustines en mode virtuel
Non pas un, mais bien trois nouveaux outils virtuels relatent désormais la longue histoire des Augustines. Tout d’abord, le balado Mémoires d’Augustines, préparé en collaboration avec la journaliste Marie-Claude Paradis, explore six thèmes chers à la communauté en autant d’épisodes. Ancrés dans les témoignages de religieuses habitant toujours le Monastère, ils portent, entre autres, sur les soins et le vivre-ensemble. Le balado est accessible sur certaines plateformes d’écoute ainsi que sur le site du Monastère. Les deux autres outils nous plongent dans les 400 ans d’histoire de l’Hôpital général de Québec. Le premier offre une reconstitution animée parcourant l’évolution historique et architecturale du site maintenant bordé par le boulevard Langelier. L’autre prend la forme de cinq capsules audio menant à une rencontre avec les acteurs des événements qui ont marqué l’établissement. Un code QR disponible à l’entrée du site donne accès aux capsules. Vous pouvez également les écouter sur le site monastere-hgq.ca/visites.
Récits de la Basse-Côte-Nord
La radio communautaire Tête-à-la-Baleine a eu l’idée de mettre en valeur le passé de son village en produisant un balado. Composé d’une vingtaine d’épisodes de 10 à 30 minutes, Raconte-moi notre histoire partage les récits des habitants de ce petit village situé dans la Basse-Côte-Nord. Le fruit de cette tradition orale recueillie autour d’une bière ou d’un thé est disponible en ligne sur plusieurs plateformes d’écoute, dont Spotify et SoundCloud. On peut également l’entendre sur le site de la station de radio, où il est accompagné de contenus supplémentaires, dont des photos.
L’histoire au bout du fil
Entrer dans une cabine téléphonique située à Saint-Joseph-de-Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent, pour se faire raconter l’histoire de la région : voilà l’invitation de Sophie Poulin de Courval.
En plein bouleversement dû à la pandémie, et en prévision du centenaire de la municipalité en 2022, l’artiste a recueilli auprès d’aînés une partie du patrimoine oral des environs dans le but de contribuer à sa pérennité. Viens que j’te raconte propose un univers de musique, de sons et d’ambiances sonores qui accompagnent cinq histoires ayant marqué la vie du village.