Actualités patrimoniales | Printemps 2025
Brigitte Trudel, Journaliste et auteure
Le Québec vu d’en haut
Depuis l’automne dernier, une nouvelle série est disponible sur les plateformes de Savoir Média. Objectif Laurentie repose sur la multitude de clichés aériens captés depuis 50 ans par Pierre Lahoud. L’historien et photographe s’y attarde sur les transformations du territoire ainsi révélées. Aux images qui défilent, il ajoute la parole de citoyens rencontrés aux fins de cette série. Étalement urbain, érosion côtière, réalité des sites miniers, mais également beauté de nos paysages font tour à tour l’objet des 4 épisodes de 30 minutes.
→ bit.ly/savoir-media-objectif-laurentie

Source : Savoir Média
Entre leurs murs
Dès 2021, le Musée acadien du Québec, situé à Bonaventure, instaurait un concept d’expositions temporaires sous le titre Maisons Mémoires. Son but ? Faire connaître des demeures historiques construites ou habitées par des Acadiens. L’installation en cours jusqu’au 21 septembre 2025, quatrième de la série, s’intitule Là où elles habitent. Elle met en vedette la maison Babin, construite en 1875. Habitée par les familles Babin et Arsenault, elle a aussi abrité une laiterie. L’exposition explore ce type de production agricole. Elle aborde également le rôle et les droits des femmes en milieu rural, jadis, en s’appuyant sur le parcours des huit sœurs Babin ayant vécu dans la demeure.
Découvrir Victo autrement
En mai 2023, Victoriaville lance le parcours Traces urbaines. Les résidents et les visiteurs qui l’empruntent peuvent découvrir le patrimoine historique et culturel de son centre-ville à partir de 38 parcs, résidences, commerces, stations d’art public, etc. Depuis l’automne dernier, l’activité revêt une forme nouvelle et originale. Mission Traces urbaines se présente comme un « jeu d’évasion extérieur ». À l’aide d’indices disséminés dans les stations sous forme de codes QR, les participants tentent de résoudre une énigme. Un défi interactif et gratuit d’environ deux heures, conçu pour petits et grands, à réaliser d’un trait ou sur plus d’une journée.
Le patrimoine est partout
La Fiducie nationale du Canada est un organisme de bienfaisance qui multiplie les actions en faveur de la reconnaissance du patrimoine. Parmi ses initiatives, la mise en ligne à l’automne 2024 des premiers balados Le patrimoine vit. Au nombre de six à ce jour, dont trois en français, ils s’attardent à la place du patrimoine dans le monde actuel, notamment comme piste de solution à des enjeux contemporains. Action climatique, logement abordable, inclusion, réconciliation et réalités économiques : autant de questions explorées en donnant la parole à des spécialistes.
La femme aux allumettes
En 1924, à Hull, un rude conflit de travail oppose la compagnie E.B. Eddy à ses 300 allumettières. La porte-parole de leur syndicat, la contremaîtresse Donalda Charron (1886-1967), lutte pour les droits des employées. Au sortir de l’impasse, ces dernières voient leurs conditions de travail améliorées, mais leur défenderesse perd son emploi. Cent ans plus tard, cette pionnière surnommée « la Gendarme du syndicat » est désignée officiellement personnage historique du Québec. Toute sa vie, que ce soit à la E.B Eddy ou ailleurs, Donalda Charron a porté la cause des travailleuses et du syndicalisme au féminin.

Source : Archives familiales de Jean-Paul Charron
L’audace signée D’Astous
Le nom de l’architecte Roger D’Astous (1926-1998) est étroitement lié au modernisme dans le paysage bâti québécois. Ce précurseur a signé de nombreux édifices aux lignes audacieuses, dont plusieurs lieux de culte. L’un d’eux, l’église Saint-Maurice-de-Duvernay, à Laval, a fait l’objet d’un classement patrimonial en octobre dernier. La structure remarquable de cet immeuble construit en 1961 et 1962 a, entre autres, motivé cette décision. Par exemple, sa nef est traversée par une poutre en béton se prolongeant à l’extérieur sur plus de 15 mètres. Des biens mobiliers de l’église, dessinés par Roger D’Astous, ont également été classés, dont l’autel et la table de communion.

Photo : Vincent Girard
Album souvenir participatif
Trifluviens et Trifluviennes d’hier et d’aujourd’hui, on vous invite à nourrir la mémoire de la capitale de la Mauricie. Comment ? En participant à Trois-Rivières numérique, une plateforme collaborative lancée en octobre 2024. Partage de connaissances ou d’anecdotes, commentaires sur des documents existants, téléversements de photos ou d’images d’archives sont autant de manières de collaborer. Ouverte à tous, la démarche, qui vise à mettre en valeur l’histoire de la ville et à la rendre accessible, n’en est pas moins rigoureuse. Au moment d’écrire ces lignes, le site contenait 6503 documents fournis par 41 contributeurs. Et il continue de s’enrichir.
Ces noms qui sonnent joli
Depuis 2013, la Commission de toponymie désigne chaque année 12 coups de cœur et un coup de foudre parmi les noms de lieux officialisés l’année précédente. Et, depuis 2020, le public est invité à élire parmi ceux-ci son propre coup de foudre. Lancée en novembre dernier, la carte interactive Toponymes coups de cœur permet de repérer les quelque 150 lieux gagnants sur le territoire québécois et de découvrir leur histoire. Des exemples de lauréats ? La rue du Soir d’Hiver, à Sherbrooke, la côte des Bûches, à Lévis, le ruisseau du Petit Galop, à Bromont. Charmants, non ?
→ cartes.toponymie.gouv.qc.ca/coups-de-cœur
Villes, villages et patrimoine
Depuis avril 2023, les Coops de l’information et l’Union des municipalités du Québec s’unissent pour proposer une série de balados réunis sous le titre Comment ça va chez vous ? L’idée : aborder avec citoyens et élus divers enjeux de l’heure. Le plus récent épisode s’intitule Mémoire et patrimoine. Il se penche sur les défis qui se posent aux municipalités et aux communautés dans la mise en valeur et la préservation du patrimoine bâti. Au menu des quelque 25 minutes d’écoute : la sauvegarde des bâtiments, le manque d’effectifs, la mobilisation citoyenne et plus encore.
→ immersif.lescoops.ca/memoire-et-patrimoine/index.html
Faire vœu de sciences
Jeunes filles et sciences : pour les Ursulines et les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, les deux allaient de pair dès 1830. En témoigne l’exposition Religieuses, enseignantes et… scientifiques présentée au musée de la Gaspésie jusqu’au 11 mai 2025. On y découvre comment des programmes novateurs ont été mis sur pied par ces femmes pour enseigner des matières comme la botanique, la chimie, la physique, la minéralogie et l’astronomie à leurs élèves. Instruments scientifiques, jeux interactifs, animation numérique et témoignages attendent les visiteurs. L’exposition met en lumière un aspect méconnu de l’histoire de l’enseignement des sciences au Québec et des carrières qui en ont découlé.

Photo : Mathieu Rivard