Arequipa au Pérou. Quand l’inscription patrimoniale transforme
Mathieu Dormaels, professeur associé au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM
L’inscription d’une ville à la Liste du patrimoine mondial comporte des obligations liées à la préservation des spécificités urbaines. Mais elle n’est pas seulement synonyme de conservation, comme le démontre l’exemple d’Arequipa au Pérou.
Depuis que l’UNESCO a adopté la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, en 1972, la catégorisation des sites qui ont une valeur universelle exceptionnelle s’est complexifiée, et le nombre de biens sélectionnés n’a cessé de croître. La catégorie la plus importante, celle des villes, regroupe 193 des 1031 sites inscrits à la Liste du patrimoine mondial, sans compter les multiples monuments citadins (cathédrales, châteaux, etc.). Le patrimoine urbain semble donc un incontournable, ce qui n’a rien de si étonnant puisque la population mondiale réside principalement en ville.
Cependant, vu leur dynamisme et leur propension aux changements, les villes constituent des sites particulièrement délicats à gérer. La préservation de leur patrimoine impose des contraintes qui exacerbent la compétition pour l’espace disponible que se livrent déjà les usages résidentiel, commercial, récréatif et autres. Surtout, on doit éviter de mettre une ville « sous cloche », et plutôt considérer ses transformations comme indissociables de sa vie et de son identité. C’est ce que révèle le centre historique de la ville d’Arequipa, au Pérou, un site inscrit à la Liste du patrimoine mondial.
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