Artéfacts du cœur
Nicole Beaulieu, Marianne St-Hilaire et Mélanie St-Hilaire, mère et filles ayant toutes trois l’écriture comme gagne-pain
Les objets hérités de nos aïeux n’intéressent souvent ni musées ni antiquaires. Ils n’en forment pas moins un patrimoine sentimental digne d’être chéri, préservé et transmis.
Chez nous, les Beaulieu St-Hilaire, l’objet le plus précieux du patrimoine familial est un cahier brun de 10 cm sur 15 cm. En couverture, ces mots : «Livre de recettes de chez Mr Fortier à Québec, Marie-Anna Saint-Pierre, 1909». Notre aïeule y a noté les mets qu’elle apprêtait dans la résidence bourgeoise où elle était employée comme bonne. Salade au «homars», «caramelles» à la vanille, ketchup à la «rubarbe» : le bon maître devait se régaler. Épicées de fautes d’orthographe, les recettes sont transcrites d’une main appliquée. On y sent la passion de cette jeune fille de Saint-Roch-des-Aulnaies pour l’art culinaire.
Nos ancêtres nous ont légué bien d’autres objets. Mais, comme dans le cas de ce cahier, rien pour allécher un antiquaire ou intéresser un musée. Nos prédécesseurs étaient des gens humbles qui vivaient du travail de leurs mains. Est-ce à dire que leur héritage n’a aucune valeur ? Loin de là. Car ces artéfacts du cœur portent en eux la mémoire de notre lignée.
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