Artistes du ciel
Pierre Lahoud, photographe et historien spécialisé en patrimoine
L’aviation nous a donné accès à un nouveau point de vue sur notre territoire. Depuis son avènement, plusieurs photographes ont œuvré à immortaliser le Québec du haut des airs, laissant dans leur sillage un legs inestimable.
Dans son merveilleux roman Terre des hommes, Antoine de Saint-Exupéry écrivait ceci : « L’avion est une machine sans doute, mais quel instrument d’analyse ! » Le célèbre auteur a cent fois raison car, les pieds sur terre, il est rare de pouvoir s’offrir une vision globale du territoire qu’on habite. Et il est difficile d’en percevoir l’évolution tant son tracé change furtivement.
Dans la mythologie grecque, Dédale et son fils Icare s’évadent du Labyrinthe en fixant une paire d’ailes à leurs épaules avec de la cire. Une manifestation d’un rêve éternel de l’Homme, qui a toujours aspiré à s’arracher à l’attraction terrestre pour dominer du regard son univers. L’humain aura cependant dû attendre le XVIIIe siècle pour que les frères Montgolfier lui en fournissent l’occasion. L’exploit de ces inventeurs lui a permis de profiter d’un privilège réservé jusqu’alors aux oiseaux, voire aux dieux.
Les premières photographies aériennes apparaissent aux alentours des années 1860. On a longtemps cru que le célèbre photographe français Nadar, dont le véritable nom est Félix Tournachon, était l’auteur de la première photo aérienne. Or, de récentes études, présentées lors de l’exposition Vues d’en haut au Centre Pompidou-Metz en 2013, ont montré qu’il n’en est rien. C’est plutôt le photographe américain James Wallace Black qui a réussi les premières vues aériennes, à bord d’un ballon.
La suite, on la connaît très bien. Au XXe siècle, la photographie a, comme l’aviation, pris un essor fulgurant, qui a conduit aux avancées récentes : les milliers d’images disponibles sur Google Earth toutes les possibilités qu’offrent les drones, etc.
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