Au nom du pays
Nicole Beaulieu, journaliste retraitée passionnée de patrimoine
La toponymie permet de désigner des lieux tout en évoquant leur nature ou leur histoire. Le Québec mène cet exercice de manière encadrée depuis plus d’un siècle. Un travail en perpétuelle évolution…
Taniata, c’était qui, déjà ? Bien des automobilistes ont pu se poser la question, il y a deux ans, quand la Ville de Lévis a rebaptisé ainsi la rue Commerciale. Ce joli nom semble évoquer une princesse amérindienne. En fait, il désignerait le peuplier dans la langue des Etchemins. Après une période d’adaptation, les Lévisiens ont adopté leur avenue Taniata – une appellation qui remonte à 1750, mais qui s’était perdue dans les dernières décennies.
La toponymie a ce pouvoir fascinant de titiller la mémoire et l’imaginaire. Si elle a pour fonction première de fournir des repères fiables aux citoyens, denrée essentielle à l’ère du GPS et du 911, elle est aussi artéfact. Les noms de lieux en disent long sur l’identité d’un peuple, sur sa façon d’être, de parler, de rêver aussi. « Le patrimoine toponymique est une boîte à souvenirs à l’échelle d’un pays », écrit joliment Danielle Turcotte dans Noms et lieux du Québec, impressionnant dictionnaire publié sous sa direction en 2006.
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