Bâtir l'avenir au passé
Josiane Ouellet, rédactrice en chef de Continuité
Pour la couverture de ce numéro sur les artisans des métiers d’art liés au bâtiment, nous voulions donner un visage à ces hommes et femmes qui jouent un rôle crucial dans la conservation de notre patrimoine. Sans plâtrier traditionnel ou menuisier d’art, comment remettre en état ou reproduire une moulure ou une main courante anciennes ?
Nous avons aussi choisi d’illustrer un enjeu crucial pour l’avenir de ces métiers : la transmission des savoir-faire. En une vingtaine d’années, le nombre d’artisans québécois serait passé de 2500 à 300, et les apprentis ne se bousculent pas au portillon. Comment encourager les maîtres à continuer à exercer leur métier et les jeunes à s’engager dans cette voie ? Trouver des réponses à ces questions se fait de plus en plus pressant.
Qui de mieux placé, pour incarner cette réalité, qu’un père et son fils, qui sont également un maçon et son apprenti ? Lester et Olivier Toupin ont accepté de se prêter au jeu. Nous les avons rencontrés à la maison Pichet-Gosselin, à l’île d’Orléans, où ils édifiaient un foyer traditionnel.
Lester Toupin s’est dit très touché que nous ayons planifié un dossier sur les artisans. Il s’agit, en soi, d’un acte de reconnaissance : lorsque nous avons décidé d’aborder ce sujet, nous voulions souligner leur importance dans la préservation de notre patrimoine bâti, mais également dans celle du patrimoine immatériel que représentent leurs pratiques.
Le moment nous paraissait idéal. Un dynamisme renouvelé anime le milieu depuis quelques années. Et les efforts investis commencent à porter leurs fruits, qu’il s’agisse de la reconnaissance des artisans par le Conseil des métiers d’art du Québec ou de la formation de la relève, avec des projets comme les Chantiers-apprentissages de la Fondation Saint-Roch.
Même s’il reste encore beaucoup à accomplir, le milieu semble de plus en plus conscient de l’apport des artisans. Des portes s’ouvrent, des solutions émergent… Bref, il y a de l’espoir !