Cap sur l’humain
Benoîte Labrosse, journaliste indépendante
Éveiller l’intérêt des Québécois pour leur patrimoine aéronautique en mettant en valeur les pionniers du domaine plutôt que les objets : voilà la mission que s’est donnée la Fondation Aérovision Québec.
Saint-Hubert, sur la Rive-Sud dans la région de Montréal, est considérée par plusieurs comme le berceau de l’aviation au pays. C’est là qu’est née la Fondation Aérovision Québec en 1991. « Des passionnés se sont alors joints à la Société d’histoire de Saint-Hubert et à l’École nationale d’aérotechnique dans le but de bâtir un musée où seraient présentés des avions et des artéfacts, raconte son vice-président, Gilles Demers. Malheureusement, les fonds ont manqué. »
Aérovision a donc dû se départir des trois appareils qui lui avaient été confiés pour être restaurés, puis exposés : un Canso amphibie du gouvernement québécois, un Vickers Viscount ayant appartenu à Trans-Canada Airlines (ancêtre d’Air Canada) et un DC-3 cédé par Transports Canada. « Avant de transporter des passagers, ce DC-3, un ancien C-47 [sa désignation militaire] américain, avait participé au débarquement de Normandie », précise M. Demers.
La fondation a alors choisi de recentrer ses activités sur la préservation et la mise en valeur du savoir-faire aéronautique québécois et canadien. « Ce sont surtout des personnes — par leur ingéniosité, par leur caractère — qui ont fait en sorte que l’aviation s’est développée rapidement », explique son président, Lucien Poirier. « Nous voulons faire connaître ces gens afin qu’ils deviennent des modèles pour les jeunes. » Dans ce but, Aérovision offre entre autres des conférences thématiques aux élèves, mais aussi aux cadets et aux résidents de centres pour personnes âgées de la grande région de Montréal.
« Une présentation qui éveille beaucoup d’intérêt porte sur les pompiers du ciel : on y parle de l’avion amphibie Canadair CL-215, conçu au Québec. C’est l’appareil le plus vendu dans le monde pour lutter contre les feux de forêt », illustre M. Poirier. « Ni les enfants ni les adultes ne sont conscients de l’importance de notre patrimoine aéronautique. Ils sont donc très surpris d’apprendre tout ce que des gens d’ici ont accompli dans ce domaine », renchérit M. Demers.
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