Centrale des Cèdres. Le préfabriqué au service de l’électricité
Christophe-Hubert Joncas, consultant en patrimoine
Au début du XXe siècle, les installations hydroélectriques québécoises mettent à profit un matériau en plein essor : le béton armé. La centrale des Cèdres marque un important tournant dans le domaine par l’utilisation de modules de béton préfabriqués.
Centrale Les Cèdres
Photo: Hydro-Québec
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les techniques de fabrication du béton armé et son usage progressent, tant en Amérique qu’en Europe. La conception du ciment Portland et les travaux menés par l’ingénieur français François Hennebique dans les années 1890 permettent de répandre son utilisation, qui demeurait jusque-là assez marginale.
Au début du XXe siècle, le béton armé sert à la construction d’infrastructures et de bâtiments industriels. Ce matériau novateur offre plusieurs avantages. D’abord, l’intégration de tiges d’acier dans le béton lui procure une plus grande résistance à la tension et à la compression, qualité qui s’avère très utile notamment pour supporter la machinerie lourde nécessaire au processus de production. De plus, les constructions en béton armé peuvent former un bloc monolithique, ce qui accroît considérablement leur solidité. Le silo à céréales expérimental construit en 1899-1900 par l’entrepreneur Charles H. Hagelin à Saint Louis Park, au Minnesota, témoigne des premières infrastructures érigées selon ce principe.
Pour lire la suite, commandez le numéro en cliquant ici.
À LIRE
Archemi inc., Aménagement des Cèdres. Inventaire du patrimoine bâti et technologique, vol. 1, rapport principal, Montréal, Hydro-Québec, 2004, 161 p.
Betsy Hunter Bradley, The Works: The Industrial Architecture of the United States, New York, Oxford University Press, 1998, 347 p.
Claire Poitras, « Sûreté, salubrité et monolithisme : l’introduction du béton à Montréal, de 1905 à 1922 », Revue d’histoire urbaine, vol. XXV, no 1, octobre 1996, p. 19-35