Climat d’inquiétude
Valérie Gaudreau, journaliste et directrice de l’information au quotidien Le Soleil
Les changements climatiques affectent le patrimoine de manière toujours plus marquée. Architecture, paysage, archéologie… De nombreux témoins du passé se trouvent en péril. Et le mercure de la préoccupation continue de grimper.
Le fort Prince-de-Galles, au Manitoba, voit ses murs de pierre et de mortier se dégrader de façon accélérée en raison de la hausse des radiations solaires et de la température. Le dégel du pergélisol fait craindre pour le complexe historique de Dawson, au Yukon, témoin de la ruée vers l’or au XIXe siècle. Les épisodes de météo extrême menacent la forteresse de Louisbourg, sur la côte de l’Atlantique, en Nouvelle-Écosse…
Le réchauffement de la planète est parfois associé à des discussions abstraites entre les grands de ce monde qui promettent d’abaisser la température moyenne ou de freiner les émissions de gaz à effet de serre. Mais la liste de lieux historiques nationaux en péril compilée par Parcs Canada démontre que les changements climatiques se traduisent déjà par des épisodes bien concrets, de plus en plus percutants, dommageables et inquiétants.
Au Québec aussi, les soubresauts de la météo affectent de plus en plus le patrimoine. Édifices, berges, paysages, phares : bien des choses sont menacées, énumère François Morneau, membre d’Ouranos, un consortium de chercheurs en climatologie régionale et en adaptation aux changements climatiques. Même des cimetières ! L’an dernier, à Matane, des sépultures ont dû être exhumées et relocalisées parce que la mer, qui gruge lentement les berges, risquait de les emporter.
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