Consultation mode d’emploi
Jeanne Corriveau, journaliste au Devoir
L’urbanisme participatif se répand depuis quelques années et il y a fort à parier que la tendance s’accentuera à la suite de l’adoption du projet de loi 122 par le gouvernement du Québec, en juin 2017. Mais qu’est-ce que cette pratique implique exactement ?
Il n’est pas rare que les projets d’aménagement urbain suscitent les discussions au sein de la population. Auparavant, on réglait les dossiers controversés par référendum. Désormais, avec la loi 122 qui reconnaît les municipalités comme des gouvernements de proximité, les citoyens seront appelés à participer et à intervenir plus tôt dans le processus. Cette approche constitue-t-elle une bonne nouvelle pour le patrimoine ?
Si les référendums organisés par les municipalités permettent à la population de se prononcer sur tout changement de zonage ou modification à leurs plans d’urbanisme, ils comportent aussi des limites. Cette méthode compte d’ailleurs des détracteurs, notamment parmi les élus municipaux, dont Régis Labeaume. En prenant la parole devant l’Assemblée nationale au cours de l’étude du projet de loi 122, en février 2017, le maire de Québec avait qualifié les référendums de processus « antidémocratique » arguant que, dans certains cas, ils accordent à un petit nombre de personnes le pouvoir de bloquer un projet au détriment de l’intérêt collectif. À titre d’exemple, rappelons qu’en juillet 2017, l’opposition de 19 citoyens lors d’un référendum a fait dérailler le projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire.
Pour lire la suite, commandez le magazine en cliquant ici.