Contribution historique
Martin Drouin, professeur au Département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal
La participation citoyenne se trouve au cœur du projet patrimonial. Pourtant, on connaît mal les formes qu’elle a empruntées au fil du temps ainsi que leur portée. Voici quelques pistes pour mieux cerner son apport crucial.
L’intérêt pour le patrimoine, qu’on n’appelait pas encore ainsi à l’époque, émerge au Québec dans le dernier tiers du XIXe siècle. Cet intérêt est porté par une curiosité nouvelle pour l’histoire locale et la commémoration d’événements et de personnages marquants. Bien avant que les gouvernements adoptent des lois favorisant la protection de certains bâtiments ou sites, des individus ou des groupes, convaincus de l’importance de les sauvegarder, s’associent afin de faire valoir leur point de vue.
De tels mouvements comptent plus de représentants dans les villes où la pression du développement urbain entraîne beaucoup de transformations et de démolitions. À Montréal, dans les années 1860, un groupe de citoyens scandalisés par l’abattage d’arbres sur une grande partie du flanc sud du mont Royal milite avec succès pour la création du parc du même nom. À Québec, dans les années 1870, le gouverneur général du Canada, Lord Dufferin, réussit à convaincre les autorités de stopper la destruction des fortifications de la ville. Des élans semblables ont aussi lieu ailleurs. À Chambly, dans les mêmes décennies, Joseph-Octave Dion déploie tous les efforts nécessaires pour lancer une campagne de restauration du fort Chambly, qui tombe en ruine.
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