Des communautés impliquées
Josiane Ouellet, rédactrice en chef de Continuité
En naviguant sur le site Web de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, on découvre, à la rubrique Belles réussites, un paragraphe qui salue la coopération entre Parcs Canada et diverses communautés locales. Cette collaboration concerne la planification et la gestion des zones marines de conservation ainsi que des lieux historiques et des parcs nationaux, dont certains font partie du patrimoine de l’humanité.
Tout a commencé en 1922 au parc national Wood Buffalo. En consultant les populations autochtones, Parcs Canada a constaté qu’interdire leurs activités traditionnelles compromettrait leurs coutumes et leur mode de vie ancestral. Comme la chasse et le piégeage ne nuisaient pas au bison des bois, l’espèce en voie d’extinction qu’on voulait protéger, ces activités ont pu continuer en étant bien encadrées.
Depuis, d’autres projets se sont concrétisés à Wood Buffalo, notamment la restauration du cimetière déné de House Lake. Durant les travaux, les aînés de la Première Nation Athabasca Chipewyan ont transmis des récits ancestraux aux jeunes de la communauté. Les responsables du parc ont pris part à ces échanges, ce qui leur a permis de découvrir un pan du passé et d’enrichir l’expérience des visiteurs. Les autochtones ont également pu donner leur avis sur le Programme de gestion du feu et le Programme de surveillance écologique du delta Peace-Athabasca.
D’autres sites témoignent de belles réussites collectives. C’est le cas de la réserve de parc national Nahanni. Là-bas, une équipe de gestion coopérative formée en 2000 a aidé la communauté de Nahanni Butte à réaliser une brochure qui encourage les visiteurs à adopter des comportements responsables envers les plantes et les animaux du territoire protégé.
De même, au parc national du Gros-Morne, Parcs Canada et la Première Nation Miawpukek ont travaillé, il y a une dizaine d’années, à la fabrication d’un canot traditionnel micmac en écorce de bouleau. Cette initiative rappelle qu’à l’arrivée des Européens, les Micmacs parcouraient leur grand territoire − qui incluait la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ainsi qu’une partie du Nouveau-Brunswick, de la Gaspésie et de Terre-Neuve − grâce à leurs pirogues de mer.
Enfin, du côté du parc national Kluane, les Premières Nations de Champagne et d’Aishihik ont proposé que la structure d’accueil déménage dans leur nouveau centre culturel en 2012. Avec la Première Nation de Kluane et Parcs Canada, elles ont contribué au renouvellement de l’exposition permanente et à la restauration de certaines pièces.
Ces quelques exemples le montrent bien : Parcs Canada a tout intérêt à collaborer avec les communautés locales pour prendre des décisions éclairées dans la gestion et la mise en valeur du précieux patrimoine placé sous sa responsabilité.