Des dilemmes innommables
Jeanne Corriveau, journaliste au quotidien Le Devoir
Pour différentes raisons, il arrive parfois qu’on doive remplacer un nom de lieu. Un tel exercice comporte toutefois son lot de défis, comme le prouvent plusieurs débats menés au Québec ces dernières années.
Les noms de rues ne sont pas immuables. L’actualité récente a démontré qu’un scandale posthume pouvait entraîner la disparition rapide d’un toponyme, même quand celui-ci réfère à un géant du cinéma québécois tel que Claude Jutra. D’autres raisons peuvent inciter les autorités à revoir des noms de lieux. Chose certaine : quand le sentiment identitaire et les émotions entrent en jeu, l’opération s’avère souvent fort délicate.
Dans le dossier de Claude Jutra, la Commission de toponymie du Québec n’a pas mis de temps à acquiescer au désir des villes de rayer le nom du cinéaste sur lequel pesaient des allégations de pédophilie. Si la « désofficialisation » d’un toponyme nécessite l’accord de la Commission, son remplacement relève de la juridiction des municipalités. Celles-ci doivent toutefois respecter certaines règles, comme attendre un an après le décès d’une personnalité pour l’honorer.
Les controverses surviennent généralement avant la désignation d’un lieu, rarement après, admet d’entrée de jeu Jean-Pierre Le Blanc, directeur des communications à la Commission.
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