Des œuvres qui transportent
BENOÎTE LABROSSE, Journaliste
Il n’y a pas que les musées pour loger les œuvres d’art. À lui seul, le métro de Montréal en abrite une centaine.
Dès le lancement de son projet de métro, en 1961, la Ville de Montréal choisit de placer l’art public au cœur de ses démarches. Les concepteurs souhaitent que les usagers circulent dans une véritable galerie d’art souterraine. « L’idée est de se différencier des réseaux qui existent déjà en créant des stations toutes différentes et en faisant travailler le plus d’architectes possible », explique Louise Vigneault, professeure titulaire en histoire de l’art à l’Université de Montréal, qui rédige actuellement un ouvrage sur le métro. « Il y a aussi l’impératif de convaincre les gens de descendre sous terre ; il faut les attirer avec des espaces bien éclairés, sécuritaires et esthétiques. »
La Politique d’embellissement des édifices publics adoptée la même année par Québec ne s’applique pas au futur métro, qui est un projet municipal. Néanmoins, ses concepteurs veulent s’en inspirer. « Certains architectes décident d’intégrer de l’art public de leur propre chef — et à même le budget de construction de la station, surtout », souligne Benoît Clairoux, conseiller en communications internes à la Société de transport de Montréal (STM), surnommé « l’historien du métro ». Cercles (1966) de Jean-Paul Mousseau, station Peel, et Bandes verticales (1966) de Charles Daudelin, station Mont-Royal, entre autres, naissent de ces initiatives.