Des rails aux dérailleurs
Brigitte Trudel, Journaliste indépendante et auteure
Les voies cyclables aménagées là où jadis passait le train ont fait gonfler les rangs des randonneurs au Québec. Ont-elles aussi contribué à préserver le patrimoine ferroviaire ?
Juillet 2022. L’auteure de ces lignes n’a pas pédalé depuis belle lurette lorsque son compagnon lui propose une balade à vélo. Elle accepte, non sans appréhension. Lui connaît bien les pistes environnantes. Son idée ? Emprunter un sentier aménagé sur une ancienne voie ferrée. Quelques minutes dans cet espace à l’abri de la circulation automobile suffiront à remplacer les craintes par le plaisir de rouler au grand air.
Ce plaisir, plus de 4,5 millions de Québécois y ont déjà goûté, selon une enquête menée par Vélo Québec en 2020. Le réseau atteignait alors 10 600 kilomètres. Les voies séparées de la circulation avaient presque triplé depuis 1995, passant de 1400 km à 3900 km, dont une part importante sur des emprises ferroviaires.