Don d’organes entre objets
Stéphane Doyon, restaurateur de biens culturels au Centre de conservation du Québec du ministère de la Culture et des Communications
Après avoir trié le grain pendant des décennies, un moulin à vanner a eu droit à une restauration minutieuse. Il s’est même fait greffer quelques pièces d’un de ses semblables.
En 2015, le musée François-Pilote de La Pocatière, alors en voie de devenir le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation, demandait au Centre de conservation du Québec (CCQ) de restaurer une machine agricole aujourd’hui peu commune : un moulin à vanner de marque Chatham ou Chatham Fanning Mill.
Très en vogue au tournant du XXe siècle, ce type d’appareil représente à l’époque une avancée technologique importante. Il fait économiser temps et argent aux fermiers en séparant mécaniquement les grains des résidus de paille et de la poussière. Les grains nettoyés peuvent ensuite être acheminés vers la meunerie ou le marché.
Versés dans le haut de la vanneuse, les grains non triés sont soumis à l’action d’un ventilateur mû par une simple manivelle. C’est ce ventilateur qui accomplit le premier tri en expulsant les débris plus légers à l’arrière du moulin. Le mouvement engendré par la manivelle est aussi transmis à une tige située de l’autre côté de la machine. Cette tige agite latéralement l’ensemble des tamis disposés en angle, favorisant ainsi la descente des grains. Une fois leur parcours terminé, les grains tamisés à plusieurs reprises sortent au bas de l’appareil, sous la cage du ventilateur.
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