Entre raison et émotion
Anne-Sophie Desprez, détentrice d’une maîtrise en communication et lauréate de la bourse d’écriture Première Ovation – Patrimoine 2019
Lorsqu’il est question de patrimoine bâti, les médias lancent souvent des messages plus émotifs que rationnels. Comment équilibrer et concilier ces deux approches pour mieux servir la cause ?
En novembre 2018, la disparition de la maison Boileau, située à Chambly, déchaîne la presse. Destruction sauvage, sort révoltant, désastre, indignation, mauvaise foi, terrible pour l’histoire du Québec, voilà autant d’expressions utilisées pour décrire sa démolition sans préavis après une longue saga axée sur sa préservation.
Cette demeure était un témoin de l’histoire des patriotes. Les images la montrant broyée par la pelle mécanique sont maintes fois reprises et frappent l’imaginaire. En quelques heures, on l’érige en martyre des bâtiments anciens du Québec. Aujourd’hui, elle représente quasiment un cas d’école.
Un exemple qui en cache d’autres
Dans les médias, on regarde le plus souvent le patrimoine bâti par la même lorgnette : menace de démolition, abandon, gouffre financier, fardeau pour les propriétaires, etc. Les dangers qui guettent notre héritage architectural font scandale, parfois à plusieurs reprises dans une seule semaine. C’est une affaire d’émotions vives et palpables liées à un sentiment normal de perte.
Néanmoins, c’est là un constat relativement inquiétant. En effet, la conservation des constructions âgées de plusieurs années, voire de plusieurs siècles demande une approche rationnelle. Comment, dans ce contexte, proposer des solutions concrètes aux défis quotidiens que rencontrent les propriétaires, les municipalités, les gouvernements et les organismes de préservation et de mise en valeur du patrimoine ? Est-il possible d’animer la flamme qui nous lie à notre héritage sans sombrer dans un traitement médiatique si négatif ?
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