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Photo: Pierre Lahoud

Espèce menacée

Marqueurs d’identité au même titre que les églises, les granges constituaient un incontournable du paysage québécois avant la Révolution tranquille. Au train où vont les choses, elles ne seront bientôt que de vagues souvenirs.

Elles disparaissent à un rythme affolant, ces granges qui faisaient jadis la fierté des agriculteurs. Les unes après les autres, elles tombent. Sous le poids de la neige, des années et de l’indifférence générale. Imperceptiblement, elles emportent l’âme du Québec rural. Est-il encore temps de sauver ce qu’il en reste ?

« Je me demande si on arrivera à trouver la solution avant que tout soit disparu », s’inquiète Donald Vézina, directeur de Culture et patrimoine Deschambault-Grondines. « À la fin des années 1970, on voyait beaucoup de belles vieilles granges. Il en reste peu et, quand on en trouve, elles sont en mauvais état. » D’un bout à l’autre du Québec, les routes de campagne offrent le même spectacle : au milieu de champs en friche, des carcasses de bois gris n’attendent qu’une saute d’humeur de la nature ou le pic du démolisseur pour s’écrouler.

« Des granges, j’en ai tellement vu tomber », se désole Gérald Domon, professeur à l’Université de Montréal et directeur scientifique associé à la Chaire en paysage et environnement. L’hécatombe reste à chiffrer. « Pour vous donner une idée, le Québec comptait 59 000 fermes laitières en 1967; il en reste 5000. Imaginez le nombre de granges qui ont dû disparaître ! »

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Granges anciennes. L'art de tenir debout

Été 2020 • Numéro 165

Des souliers qui font voyager dans le temps

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