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Et vogue le navire !

Comme vous avez pu le constater en voyant la couverture, puis en feuilletant le magazine, Continuité s’est refait une beauté. Son nouveau look dans le vent, développé grâce à l’appui de la Fondation québécoise du patrimoine, vise à refléter le dynamisme du milieu. Les dossiers patrimoniaux sont plus que jamais d’actualité. Dans cette optique, nous publierons désormais davantage de textes journalistiques, de manière à mieux couvrir les enjeux de l’heure et à multiplier les points de vue. Parce que le patrimoine, ça bouge, c’est in, ça se vit au présent !

Pour la première édition du Continuité nouveau, nous nous penchons sur le patrimoine lié au Saint-Laurent. Voie de colonisation et de transport, moteur de développement économique, ressource naturelle et milieu de vie : ce cours d’eau a façonné notre histoire et notre identité. Avec son golfe, son estuaire et son fleuve, il baigne une grande part du Québec. Il coule littéralement dans nos veines.

Toutefois, les technologies évoluent, comme les façons de faire. Des ouvrages tels que les phares, qui servaient autrefois au quotidien, remplissent désormais la fonction de témoins du passé. À une certaine époque, chaque village côtier possédait sa goélette. Aujourd’hui, une seule embarcation du genre navigue toujours : la Grosse-Île, qu’on peut admirer en couverture du magazine.

Nos paysages maritimes font face à de nombreuses menaces, allant des grands projets industriels à la simple désuétude. Prenons l’exemple des quais. Le superbe documentaire Quais-Blues montre bien l’état de délabrement navrant dans lequel se retrouvent bon nombre de ces constructions. Le cinéaste Richard Lavoie leur rend un vibrant hommage. Il fait bien comprendre le rôle crucial que jouent ces lieux de rassemblement, où l’on pêche et où l’on socialise, ainsi que l’impact de leur disparition sur les communautés touchées. Même s’ils ont perdu leur vocation première, les quais demeurent les gardiens d’un mode de vie. D’où l’importance de les sauvegarder.

La tâche n’a cependant rien d’aisé. Devant le désengagement du gouvernement fédéral en matière de quais et de phares, c’est maintenant aux municipalités, aux organismes locaux et aux citoyens d’assurer la pérennité des infrastructures maritimes. Mais avec quel argent ? Certaines initiatives ont porté fruit, et nous les saluons. Cela dit, il reste de grands défis à relever. Nous trouvions donc important de poursuivre la réflexion lancée au colloque « Saint-Laurent. Voie des possibles », tenu par Action patrimoine en juin dernier. En espérant le meilleur pour cet héritage qui fait partie de notre ADN.

Cet article est disponible dans :

Patrimoine maritime. Cap sur le Saint-Laurent

Automne 2016 • Numéro 150

Reconstituer la trame de l’histoire

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