RETOUR

Photo: Corinne Lachance

Forger la relève

L’importance d’avoir une relève en métiers d’art liés à l’architecture et au bâtiment ne fait aucun doute. Mais comment convaincre de jeunes travailleurs de la construction de se spécialiser dans des disciplines aussi pointues ? Et comment permettre aux artisans en devenir de parfaire leur apprentissage sur les chantiers ? Des solutions se dessinent.

Un apprenti observe son maître tailler la pierre. Il apprend chaque geste, qu’il imitera pour l’enseigner à son tour. De génération en génération, maîtres et apprentis bâtiront des cathédrales. Cette image inspirée des légendaires compagnons (voir encadré) et empreinte de romantisme européen des siècles passés sent la poussière, vous dites ? Pourtant, malgré les années qui filent, les outils et les lois qui changent, l’esprit de transmission dans les métiers d’art liés à l’architecture et au bâtiment demeure. Même si les moyens pour y parvenir, eux, divergent parfois.

« Dans plusieurs métiers, le savoir se transmet de personne à personne », lance d’emblée France Girard, chargée de projet pour les métiers d’art liés à l’architecture et au bâtiment au Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ). Ces métiers sont ceux d’ébéniste de tradition en patrimoine bâti, de plâtrier traditionnel, de couvreur ornemaniste, de tailleur de pierre, de ferronnier d’art ou encore de vitrailliste. Des métiers qui ne courent pas les rues. Dans le répertoire des artisans qu’a élaboré le CMAQ ces dernières années, les experts de certaines de ces disciplines se comptent sur les doigts d’une seule main. Au total, l’ouvrage recense seulement quelque 150 artisans. D’où l’importance de garder ces métiers vivants et de les transmettre.

Pour lire la suite, abonnez-vous en cliquant ici.


 

Professionnels À l'oeuvre

Depuis 2011, le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) travaille à identifier ainsi qu’à faire connaître et reconnaître les métiers d’art liés à l’architecture et au bâtiment, de même que les artisans qui les pratiquent. Jusqu’à maintenant, l’organisme a reconnu 16 métiers : tailleur de pierre, menuisier d’art, artiste verrier, ferronnier d’art, charpentier traditionnel, ébéniste, sculpteur, maçon traditionnel, peintre-décorateur, fondeur d’art, doreur, mosaïste, plâtrier ornemaniste, forgeron, métallier d’art et vitrailliste.

Près de 150 artisans ont fait reconnaître leur statut professionnel par l’organisme. Mais le CMAQ estime que son répertoire (metiersdart.ca) pourrait en recenser le double : au Québec, environ 300 personnes et entreprises détiendraient des savoir-faire traditionnels ou une expertise pointue liés à l’architecture et au bâtiment.

Pour obtenir le statut de professionnel, l’artisan doit déposer un dossier contenant une description détaillée des matériaux et des techniques de transformation qu’il emploie, photos à l’appui. Sa production est ensuite évaluée par un jury d’experts, selon les exigences de la définition et des normes et standards des métiers d’art. Le CMAQ tient six sessions d’évaluation par année. Les ateliers en métiers d’art peuvent également faire reconnaître leur production pour obtenir le statut de membre – Atelier en métiers d’art. (France Girard)

Cet article est disponible dans :

Artisans en bâtiments

Printemps 2015 • Numéro 144

Patrimoine agricole. Pour récolter de beaux lendemains

Article suivant