Icônes de collections
Caroline Truchon, doctorante en histoire à l’Université de Montréal
Pour mieux connaître leur nouveau pays, les premiers colons de la Nouvelle-France collectionnaient les plantes, les insectes et les mammifères. Puis, la pratique s’est largement diversifiée jusqu’à son âge d’or au XIXe siècle. Spécimens de la nature, timbres, monnaies et œuvres d’art trônaient alors au sommet du palmarès des objets prisés.
Dès les débuts de l’exploration de l’Amérique, les singularités du Nouveau Monde attisent l’intérêt des Européens. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des artéfacts amérindiens ainsi que des spécimens botaniques, minéralogiques et zoologiques voguent vers l’Europe afin d’être intégrés aux cabinets de curiosités ou aux collections destinées à l’étude. Cependant, quelques membres de l’élite coloniale forment et conservent des collections sur le territoire. La plupart concernent l’histoire naturelle, mais certaines sont constituées d’œuvres d’art ornant des intérieurs domestiques.
Au XIXe siècle, la popularité du collectionnement – tant privé que public – explose partout en Occident. À Montréal, non seulement le nombre de collectionneurs augmente, mais ils se rassemblent au sein d’associations et de sociétés savantes. Ils peuvent ainsi partager leur passion, échanger et confronter leurs connaissances, valider leur goût, exposer leurs collections et faire œuvre commune en fondant des musées, institutions de savoir dont ils sont convaincus de l’utilité sociale. En donnant des objets, voire des collections entières, ces passionnés témoignent de leur générosité… tout en participant à la construction de leur renommée et de leur prestige.
À l’époque, les collectionneurs montréalais reluquent des objets variés : pièces de monnaie, médailles, timbres, œuvres et objets d’art, artéfacts amérindiens, livres, documents anciens et spécimens d’histoire naturelle. Mais certaines pièces ont particulièrement la cote…
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