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La logique des paysages

Lorsque j’ai annoncé à un collègue que le dossier de notre numéro d’automne chercherait à expliquer nos paysages en établissant certains éléments clés de leur développement et de leur identité, il s’est aussitôt rappelé une publicité sur le Québec diffusée en France. Parmi les attraits mis en valeur, certains sauraient peut-être nous renseigner sur ce qui distingue nos paysages. J’ai donc contacté Michèle Naud, chef du Service de la promotion à Tourisme Québec, pour en savoir plus.

L’image de marque actuellement véhiculée, « Québec original », mise sur l’authenticité, l’expérience de la nature et la créativité québécoises. On met nos gens, notre art de vivre, nos grands événements à l’avant-plan. Mais pour ce qui est des paysages, l’approche demeure somme toute classique. Aux Français, on montre nos grands espaces, nos parcs nationaux. Aux Américains, on vante la touche européenne de nos paysages urbains. Visuellement, quelques icônes se démarquent : château Frontenac, fleuve, rocher Percé, lacs et rivières, forêt, villes et villages bordant la Route verte, église de campagne et maisons anciennes.

Est-ce pour autant ce qu’il faut protéger? Pas si simple… Comme la valeur d’un paysage résulte de la perception qu’on en a, c’est à ceux qui le fréquentent de déterminer ce qu’ils souhaitent préserver. La nouvelle Loi sur le patrimoine culturel, entrée en vigueur l’automne dernier, le reconnaît bien en exigeant que les demandes de désignation viennent de la communauté et y fasse consensus. Mais voilà, la concertation ne va pas de soi, divers intérêts et points de vue s’affrontent.

D’où l’importance de déterminer des constantes pour asseoir des stratégies de protection et de développement cohérentes. Le fleuve, le régime seigneurial, l’industrie, les besoins en ressources, les nouvelles technologies et bien d’autres facteurs nous aident à comprendre la genèse et l’évolution des paysages.

Dans la foulée du colloque d’Action patrimoine sur les paysages de la vallée du Saint-Laurent tenu à Nicolet en juin, Continuité propose d’approfondir cet aspect de la question pour mieux déterminer les caractères paysagers que nous souhaitons léguer et la manière d’orienter l’aménagement de notre territoire.

Cet article est disponible dans :

Paysages. Savoir regarder

Automne 2013 • Numéro 138

Vues croisées sur le paysage

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