Les angles morts de la toponymie
Brigitte Trudel, journaliste indépendante et nouvelliste de Québec
La toponymie diffuse la connaissance du pays. Chaque jour, elle rappelle aux passants faits locaux, événements historiques ou personnages connus. Mais elle commet aussi des oublis… qu’on s’efforce de réparer.
Depuis 20 ans, Richard Tremblay conduit son taxi à Québec. Pour lui, la toponymie représente un outil de travail, mais aussi une passion. « Les rues sont remplies d’anecdotes », lance ce verbomoteur, qui bavarde volontiers avec ses clients en sillonnant la ville. « Tiens ! La rue Marthe-MacLeod, à Beauport. Cette femme habitait dans le coin. Une artiste-peintre de grand talent, trop peu connue. Par chance, cette rue fait qu’on s’en rappelle. »
Déjouer le temps, ancrer les souvenirs : « La toponymie a la capacité de conserver une part de la mémoire », explique Rachel Bouvet, professeure au département d’études littéraires de l’UQAM et spécialiste de géopoétique. Sauf que notre province a la mémoire toponymique sélective.
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