Les vigies du pays
Henri Dorion, géographe
En plus de révéler la beauté des paysages, les belvédères jouent un rôle essentiel dans leur préservation. Ils nous permettent de les comprendre et, donc, de les apprécier. Mais aussi, de les avoir à l’œil !
En 2011, mon collègue Pierre Lahoud et moi avons publié un livre intitulé Le Québec à couper le souffle (Éditions de l’Homme). Le sous-titre, 100 belvédères pour comprendre nos paysages, précisait notre objectif. C’est un fait : en prenant de l’altitude, l’observateur peut mieux saisir ce qui fait le charme d’un coin de pays. Le mot belvédère vient d’un terme italien signifiant belle vue ; l’étymologie le lie de façon évidente à la notion de beauté qui, pour un paysage, mérite cependant d’être précisée. Opération difficile car l’appréciation des qualités d’un lieu sous l’angle esthétique est tributaire d’un nombre infini de variables. L’échelle de valeurs du spectateur, sa capacité de s’émouvoir, sa mémoire d’endroits comparables ou sa préconception de la vue offerte influencent sa perception de l’intérêt d’un panorama. Baudelaire disait que si un paysage est joli, ce n’est pas par lui-même, mais par celui qui l’observe. La beauté d’un site est en effet essentiellement subjective.
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