L’heure de la recréation
Josiane Ouellet, rédactrice en chef de Continuité
J’ai étudié et enseigné l’adaptation cinématographique pendant quelques années à l’Université Laval. Quand on s’intéresse à cette question, on a comme premier réflexe de chercher à catégoriser les types d’adaptations : fidèles, libres, inspirées de… Puis, on réalise que, quel que soit le parti pris, l’exercice implique toujours une part de création. Au final, on se retrouve nécessairement devant un objet nouveau, différent.
De même, restaurer, agrandir ou convertir un bâtiment patrimonial nécessite imagination et ingéniosité. Il faut aussi être capable de créer sous contrainte : il y a quantité de décisions à prendre, de problèmes à résoudre, d’idées à développer en tenant toujours compte de la construction d’origine. Comme lorsque l’on porte un bon roman à l’écran, on a la chance de travailler avec un matériau de base solide. Pour peu que l’on soit ouvert et curieux, les vieilles pierres deviennent vite source d’inspiration.
Ce phénomène n’est pas exclusif au cinéma et à l’architecture. Depuis très longtemps, le patrimoine sous toutes ses formes (paysager, artistique, immatériel, etc.) stimule la créativité de peintres ou d’écrivains. Tant mieux, car il s’agit d’un excellent moyen de garder ces legs bien vivants.
L’équipe de Continuité a eu envie de célébrer les rapports fructueux qu’entretiennent patrimoine et création. Un mariage d’amour qu’approuve résolument la raison.