RETOUR

On aime ce qu’on connaît

Alors que nous préparions notre numéro sur les lieux de culte modernes, l’église Notre-Dame-de-Fatima, à Saguenay, menait son dernier combat face aux pics des démolisseurs. Après avoir opposé une farouche résistance, le bâtiment en forme de tipi amérindien a rendu l’âme pour céder sa place à des condos. Ses vitraux de 25 mètres de hauteur, réalisés par l’artiste Jean-Guy Barbeau, n’ont pas échappé au massacre. La Ville avait pourtant accordé à ce site un statut patrimonial en 2006… Comment a-t-on pu en arriver là ? Voilà qui venait confirmer l’urgence de consacrer un dossier aux églises modernes. Un patrimoine récent, certes, mais néanmoins fascinant.

En février 2016, le gouvernement annonçait que les lieux de culte incontournables construits entre 1945 et 1975 auraient désormais accès à de l’aide financière. La mesure touche 40 des 1070 églises bâties à cette époque au Québec. Puis, en novembre dernier, le ministère de la Culture implantait un comité de travail sur la mise en valeur du patrimoine religieux moderne québécois.

Malgré ces signes encourageants, des problèmes subsistent. Notamment, il faut que la communauté se mobilise pour restaurer une église ou lui trouver une nouvelle vocation. Or, les temples modernes sont souvent mal aimés de la population. Pourquoi ? En raison d’un manque de connaissance, martèlent les experts.

Les églises modernes s’affirment comme des témoins cruciaux d’une période de grande croissance démographique, de renouveau liturgique et d’innovation architecturale. Les banlieues se développaient ; l’Église souhaitait se rapprocher des fidèles. Les créateurs expérimentaient avec les formes et les matériaux, donnant parfois naissance à de véritables chefs-d’œuvre.

Notre dossier souligne la richesse historique et architecturale de cet héritage en levant le voile sur certains de ses joyaux. Nous explorons les enjeux touchant sa conservation. Nous publions un entretien captivant avec Louis Lapierre, concepteur de l’église Saint-Gaëtan, à Montréal. À l’instar de plusieurs de ses contemporains, cet architecte – qui a accepté de prendre la pose pour la couverture du magazine – s’est toujours fait un point d’honneur d’associer des artistes à ses projets. Enfin, grâce à un don de diapositives de l’historien de l’art Lévis Martin, nous pouvons présenter certaines constructions dans l’éclat de leur jeunesse.

Tout cela en espérant que, plus sensibles à l’intérêt de nos églises modernes, nous soyons plus enclins à relever ensemble les défis associés à leur préservation.

Cet article est disponible dans :

Églises modernes. Oeuvres de pionniers

Printemps 2017 • Numéro 152

Lumière sacrée

Article suivant

Cet article est gratuit !

Continuité vous offre gratuitement cet article. Vous aimez ? Abonnez-vous !

Je m’abonne !