Parutions en patrimoine | Été 2021
Alexandra Perron, rédactrice
Memphrémagog avant/après
En 30 ans, à quel point un panorama peut-il changer ? Parfois beaucoup, dans d’autres cas un peu ou pas du tout, constatent les trois universitaires spécialisés en urbanisme et en architecture du paysage qui signent Paysages en évolution. L’observatoire photographique de Memphrémagog. En 1986, la MRC du même nom a fait un inventaire en images de plusieurs sites, un geste avant-gardiste pour guider l’aménagement de son territoire. L’exercice a été répété en 2017 pour constater les transformations : clochers disparus, édifices restaurés, agriculture déclinante, végétation plus abondante… L’ouvrage présente des clichés avant/après, fournit des commentaires de gens de la région et cherche à outiller les municipalités dans la préservation de leur patrimoine.
→ Les Presses de l’Université de Montréal, 2021, 192 pages, 37,95 $
Un domaine de prédilection
Le Domaine Saint-Bernard. Grandeur nature dévoile le parcours historique de cet espace préservé, situé dans les Laurentides. Dès 1898, on a tenté d’y faire de l’agriculture, mais le sol était pauvre. Cette terre sauvage, avec son lac privé, est donc devenue un site de villégiature, jusqu’à ce qu’une affaire d’espionnage éclate pendant la Seconde Guerre mondiale. Des religieux en ont ensuite fait une maison de vacances et ont pris soin de replanter la forêt, d’ensemencer le plan d’eau et d’ouvrir des sentiers. Enfin, en 2000, des citoyens ont créé une fiducie d’utilité sociale pour assurer l’intégrité des lieux, où l’on peut pratiquer divers sports et même regarder les étoiles.
→ Les Éditions GID, 2021, 152 pages, 39,95 $
Histoire de fleuve, de maïs et de gens
Regroupant quelque 200 photographies d’archives datant de 1860 à 1960, Neuville. Chemin faisant décrit les lieux, les cours d’eau, les habitants et les événements qui ont marqué le patelin, situé à environ 20 km à l’ouest de Québec. D’image en image, le lecteur se familiarise avec les techniques agricoles au pays du maïs. Il découvre la terre d’adoption du peintre de renommée internationale Antoine Plamondon. Et il se promène d’un haut fait à l’autre, notamment la tempête de verglas de 1915 et la visite de Mgr Montini, futur pape Paul VI, en 1951.
→ Les Éditions GID, 2021, 208 pages, 34,95 $
Le Bic et ses navigateurs
Territoire fréquenté par les communautés autochtones, le Bic est devenu un repère géographique et maritime dès le XVIIe siècle alors que des experts commençaient à cartographier le Saint-Laurent, essentiel au commerce transatlantique. La circulation était périlleuse dans l’estuaire, si bien que des navigateurs locaux se sont mis à piloter les navires européens jusqu’à Québec. Ces marins ont peuplé et développé la région du Bic, qui a aussi vécu de la pêche, de la villégiature et de la construction navale. C’est ce que raconte Le Bic. Une histoire maritime, un livre agrémenté de photos d’archives et de cartes anciennes.
→ Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic, 2021, 63 pages, gratuit pour les Bicois et 20 $, en ligne, pour les non-résidents
Pour des musées accessibles
Une langue maternelle différente, un handicap ou une santé mentale fragile peuvent influencer la décision de visiter ou non une institution muséale. Une recherche de deux ans a permis de mieux comprendre les clientèles marginalisées et de réfléchir à des moyens pour mieux les accueillir et les accompagner. La publication numérique Médiation culturelle, musées, publics diversifiés. Guide pour une expérience inclusive recommande notamment une plus grande diversité d’artistes dans les collections, des horaires et des tarifs adaptés, la formation de groupes de visite plus restreints et un service de traduction. Le document offre également un répertoire de ressources.
→ UQAM, Université Laval et Écomusée du fier monde, 2021, 145 pages, gratuit
Les secrets du Royaume
La collection « Curiosités » des Éditions GID poursuit sa mission de faire découvrir des aspects insolites de différentes régions du Québec. Avec Curiosités du Saguenay, on apprend pourquoi la petite maison blanche a résisté au déluge de 1996. L’ouvrage parle aussi boisson gazeuse, en s’intéressant au fameux Saguenay Dry au goût de gingembre. Il aborde le hockey, en souvenir de Georges Vézina. Et il souligne, entre autres, que la Banque du Canada présentait une scène du village de L’Anse-Saint-Jean et de son pont couvert long de 37 mètres au dos du billet de 1000 $, de 1954 à 1992.
→ Les Éditions GID, 2021, 224 pages, 24,95 $
Warwick, un lot à la fois
Passionné d’histoire, André Moreau a mis trois ans pour produire Histoire du Vieux-Warwick et son patrimoine. Il y relate l’origine d’environ 800 bâtiments. Depuis la première demeure du village, construite par Jonathan Harvey un peu après 1848, il décrit chaque maison et ses occupants jusqu’en 1950, incluant les propriétés démolies ou incendiées. L’auteur a tiré ses informations des archives de la Société d’histoire de Warwick, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, du Registre foncier du Québec et des recensements.
→ Société d’histoire de Warwick, 2021, 570 pages, gratuit
Regard sur la Basse-Côte-Nord
La Basse-Côte-Nord, autrefois appelée « le Labrador », était une contrée éloignée et bien mal connue en 1858. Cette année-là, l’abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland y est envoyé en mission. Cultivé, curieux et perspicace face aux problèmes des différentes populations du territoire, l’historien rédige un récit géographique, ethnographique, un brin politique et plein d’humour. Pierre Rouxel, chercheur au cégep de Sept-Îles, et le Groupe de recherche sur l’écriture nord-côtière, qu’il codirige, ont étudié, réédité et annoté cette œuvre historique dans un livre intitulé Le Labrador. Notes et récits de voyage par l’abbé J.-B.-A. Ferland.
→ Septentrion, 2021, 328 pages, 24,95 $
Questions autochtones
Le géographe Henri Dorion revient avec un cinquième volume de la collection « Le monde en questions ». Il signe cette fois Le monde autochtone du Québec et répond à 365 questions sur l’histoire, la géographie, la politique, le vocabulaire et les rites des premiers occupants du pays. Des lunettes de neige en os de baleine pour protéger les yeux contre le soleil aux noms de poissons d’origine autochtone, il couvre un large éventail de sujets. Il se penche même sur la série télévisée Unité 9, dans laquelle a joué une écrivaine innue. Le spécialiste de la toponymie et de l’intégrité du territoire du Québec mise, comme toujours, sur la connaissance pour rapprocher les peuples.
→ Les Éditions GID, 2021, 174 pages, 24,95 $
Tour de ville montréalais
Montréal en tête est un album de photographies en couleurs, regroupées par thèmes et accompagnées de courts textes. Il montre sous un beau jour la métropole, une des plus grandes villes francophones du monde. Un endroit où les gratte-ciel percent l’horizon depuis 1928 et voisinent duplex, triplex et demeures victoriennes. Une cité aux 100 clochers, celui de l’oratoire Saint-Joseph comme ceux des églises dispersées sur son territoire. Le guide survole une dizaine de quartiers, de la Petite Italie au « ghetto McGill », en passant par le Plateau, et dévoile leurs ruelles, leurs marchés, leurs parcs et leurs occupants.
→ Guides de voyage Ulysse, 2020, 64 pages, 9,99 $