Petits patrimoines, grands témoins
Valérie Gaudreau, journaliste
On les qualifie de « petits ». Pas tellement en raison de leur taille, mais plutôt en comparaison avec le « grand » patrimoine bâti, comme les propriétés auxquelles ils sont généralement annexés. Souvent relégués dans l’ombre, les dépenses agricoles, laiteries, hangars, caveaux à légumes ou croix de chemin sont pourtant autant de signes distinctifs de nos paysages, de témoins de notre histoire et du savoir-faire des générations passées.
« Le petit, c’est l’ordinaire, ce sur quoi on ne s’est pas attardé », lance d’entrée de jeu Dominique Lalande, directrice générale de Ruralys, un centre d’expertise et d’animation en patrimoine rural. « Souvent, on ne voit plus les bâtiments secondaires dans le paysage. On les abandonne, et on met plutôt l’accent sur nos maisons, qu’on restaure. »
Mais le vent tourne. Du moins, un peu, à l’heure où le temps presse pour sauvegarder les petits patrimoines du Québec, menacés de disparition après avoir perdu leur utilité quotidienne dans le sillage de la modernisation de l’agriculture. D’où une préoccupation croissante à leur égard qui s’observe depuis une quinzaine d’années, poursuit Mme Lalande, dont l’organisme a recensé une trentaine de petits patrimoines du Kamouraska, mis en valeur le long d’un circuit touristique. Poulaillers, ouvrages en forge, remises et autres bâtiments secondaires ou ornementaux de 1850 à 1950 sont identifiés par un coq, de La Pocatière à Saint-André de Kamouraska. Toutes les régions n’ont pas la chance de bénéficier d’une telle réalisation, mais de plus en plus, les MRC et municipalités semblent enclines à prendre la mesure de leurs petits patrimoines.
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