RETOUR

Restauration en mutation

Des anciennes interventions peu scrupuleuses jusqu’à l’actuel respect total de l’œuvre originale, le métier de restaurateur a bien changé.

Camoufler l’indécence

Jadis, les restaurations étaient surtout effectuées par des peintres, des religieuses ou des restaurateurs de passage venant d’Europe ou des États-Unis.

Beaucoup des tableaux étaient des œuvres pieuses avant d’être des œuvres d’art : on priait devant ces objets de culte, qui devaient d’abord évoquer le monde spirituel, et non faire voir la matérialité de la peinture. En plus des restaurations usuelles, les propriétaires des œuvres demandaient parfois aux restaurateurs de cacher certaines parties du corps trop exposées et potentiellement distrayantes pour les fidèles. Ces modifications s’appelaient les « surpeints de pudeur ». Par exemple, vers 1839, dans une lettre à mère Saint Henry, supérieure des Ursulines de Québec, l’abbé L.-J. Desjardins demande de « faire voiler » la poitrine d’une Marie-Madeleine. Il charge une religieuse de cette besogne car, précise-t-il, « nos artistes pestent contre les draperies additionnelles ».

À Saint-Jean-Port-Joli, c’est l’évêque qui demande que soit couvert le corps du Christ sur le tableau du maître-autel de Louis Dulongpré (1745-1843). Ces pudibonderies existaient depuis longtemps : les nus de Michel-Ange à la chapelle Sixtine ont été habillés dès 1565…

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Photos: Michel Élie

 

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Collections. Mémoire en séries

Hiver 2014 • Numéro 139

La valeur du collectionneur

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