Un bâtisseur en odeur de sainteté
Denis Robitaille
Premier frère récollet canadien, Didace Pelletier, né Claude, était aussi un maître charpentier infatigable. Portrait de cet homme devenu, après sa mort, l’une des figures spirituelles les plus populaires du Canada français.
Fils d’un couple originaire de Dieppe, en Normandie, Claude Pelletier vient au monde sur la côte de Beaupré le 28 juillet 1657. Son père, Georges, est défricheur et agriculteur avant de devenir bedeau de la paroisse de Sainte-Anne. Sa mère, Catherine Vannier, donne naissance à deux autres enfants, Marie-Madeleine
(6 août 1658) et Catherine (24 février 1661).
En 1668, Claude Pelletier entre à l’école d’arts et métiers de Saint-Joachim et y fait son apprentissage de charpentier jusqu’à la maîtrise. À l’été 1676, âgé de 18 ans, il participe aux travaux de construction de l’église de Sainte-Anne. Deux ans plus tard, sans doute inspiré par les missionnaires récollets qui desservent la côte de Beaupré, il entre comme postulant dans leur couvent situé à Notre-Dame-des-Anges, sur le site de l’actuel monastère de l’Hôpital général de Québec. Il revêt l’habit le 3 février 1679, en qualité de frère lai, et reçoit le nom de Didace. Le 5 février 1680, lorsqu’il prononce ses vœux, il devient le premier frère de cette communauté né en terre canadienne.