Un forgeron québécois à Paris

Détenteur d’un savoir-faire unique au Québec, un forgeron-taillandier s’emploie à transmettre son art. Cette mission s’est exprimée autrement en 2022, lorsqu’il a participé à la reconstruction de la plus célèbre cathédrale de France.

L’incendie spectaculaire survenu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, en avril 2019, a entraîné une grande mobilisation. Il aura fallu 2000 artisans et 5 années de travaux pour redonner tout son éclat à ce joyau de l’art gothique. Parmi ceux qui ont contribué à cet exploit : le forgeron québécois Mathieu Collette, fondateur des Forges de Montréal.

Quel a été votre rôle dans la restauration de Notre-Dame ?

Mon travail a consisté à forger des haches avec lesquelles on allait réussir à reproduire les marques laissées sur les poutres en chêne, comme on les trouve sur le reste de la charpente médiévale d’origine. Cette commande a été confiée en août 2022 à la Maison Luquet, un atelier de forge situé en Alsace, qui a eu recours à moi et à sept autres forgerons. Mes collègues ont eu à peine quatre mois pour mettre en place un atelier et une procédure, former une équipe, effectuer des recherches, créer des prototypes et livrer 60 haches avant Noël. Je suis allé sur place pendant quatre semaines et demie pour les aider.