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Un legs vital

À la suite de l’attentat commis au Centre culturel islamique de Québec, en janvier dernier, on a appris que la province ne comptait qu’un seul cimetière musulman, situé à Laval. Quelques mois plus tard, la communauté a voulu en ouvrir un à Saint-Apollinaire. Projet vite enterré par l’opposition… Par chance, elle a fini par pouvoir acquérir, de la Ville de Québec, le terrain qu’il lui fallait pour réaliser son aménagement. Éventuellement, ce lieu de sépulture enrichira notre héritage culturel aux côtés de ceux déjà présents sur le territoire — catholiques, protestants, juifs ou autres.

Les médias s’intéressent aux cimetières dans des cas comme celui-là, ou encore, quand des vols ou des actes de vandalisme s’y produisent. En revanche, ils se penchent rarement sur la richesse de notre patrimoine funéraire et les défis que pose sa pérennité.

Lié à la délicate question du dernier repos, le sujet n’est évidemment pas vendeur. Il mériterait pourtant plus d’attention. Car avec les changements de mentalités et de pratiques survenus au cours des dernières décennies, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de ce legs vital. Qu’à cela ne tienne, Continuité opte pour l’audace en lui consacrant son numéro d’automne !

Lieux et objets, rites et croyances… Cet héritage présente un intérêt multiple : historique, généalogique, paysager, architectural, artistique, ethnologique, etc. Les cimetières sont des centres d’archives et des musées à ciel ouvert, mais aussi, des parcs urbains où il fait bon se promener. Ils témoignent de notre culture, de l’histoire des villes et des villages où ils se trouvent, des pratiques liées à la mort ainsi que des caractéristiques des populations locales. Bref, s’ils rendent hommage aux défunts, ils jouent aussi un rôle essentiel pour les vivants.

Il suffit de parler à un passionné comme Alain Tremblay, directeur de l’Écomusée de l’au-delà, pour saisir l’importance de préserver ce patrimoine. Lors de notre visite au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, pour la réalisation de notre photo de couverture, il nous a généreusement guidés à travers les chefs-d’œuvre, tout en se désolant au passage du piètre état de certains mausolées… Il fait partie de la poignée de convaincus qui portent cette cause à bout de bras. Avec ce numéro, nous les saluons et nous nous joignons à leurs efforts. Qui sait, peut-être que d’autres feront de même.

Cet article est disponible dans :

Patrimoine funéraire. Ode à la vie

Automne 2017 • Numéro 154

Actualités patrimoniales

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