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Photo: Pierre Tremblay, La Pulperie de Chicoutimi

Une maison au musée

Arthur Villeneuve avait utilisé ses murs comme canevas. Voici comment les restaurateurs ont préservé sa résidence peinte, à admirer tout entière au musée La Pulperie de Chicoutimi.

 

Barbier de métier, Arthur Villeneuve possède une âme d’artiste. Quand il dépose son rasoir, il crée sculptures et dessins. Mais rien ne prépare ses voisins de Chicoutimi au projet grandiose qui germe dans son esprit en avril 1957. Pendant environ deux ans, le peintre autodidacte fait des murs de sa maison, où il habite avec sa femme Hélène et ses enfants, sa toile de fond. Avec un instinct très sûr, il remplit l’espace de scènes colorées représentant la région saguenéenne, des paysages québécois ou des créatures étranges. Son esprit créateur ne connaît pas de repos. Seuls le cabinet de toilette, sous l’escalier, et deux chambres à coucher sont épargnés de sa ferveur !

Le décès du peintre, en 1990, déclenche une entreprise majeure visant à assurer la préservation de sa célèbre maison. La succession transfère la propriété au domaine public. Projet inédit : pour protéger ce tableau géant en trois dimensions, dont l’extérieur est aussi couvert de murales très fragiles, les autorités décident de le mettre tout entier au musée. En novembre 1994, au terme d’années de négociations, la demeure peinte quitte ses vieilles fondations de la rue Taché, située dans un quartier populaire, afin de parcourir le 1,4 km qui l’amènera à La Pulperie de Chicoutimi, juchée au sommet de la ville.

Le déplacement ainsi que la restauration de cette création exceptionnelle nécessitent une importante collaboration entre les différents ordres de gouvernement ainsi que plusieurs intervenants : architectes, ingénieurs, déménageurs, historiens et restaurateurs d’œuvres d’art. Le Centre de conservation du Québec (CCQ), qui relève du ministère de la Culture et des Communications, participe à cette opération en offrant des services de restauration, de l’expertise et des conseils pour assurer la pérennité de la maison.

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Cet article est disponible dans :

L'héritage de l'hiver. Forgé dans la glace

Hiver 2021 • Numéro 167

L’énigme des petits vases

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